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Entre Sologne et Berry- les vacances de Tiodave

Mes vacances se sont organisées en deux pages d’agenda tournées et 3 mails de calage de dates. Tiodave, toujours inforché de travail sur le picard, se permettait quelques jours de prangère sins busiage.

« Tiodave en expédition dans le Berry »

L’annonce sur Facebook fut un choc dans le milieu picardisant. Une Isarienne reste circonspecte devant ce pays connu pour ces chorchèles et ses marais ; Un Auxilois évoque des bibaches de plus d’un demi-pouce ! Un amiral du Vimeu me recommande de la ventoline pour supporter le climat sud-beauvaisien.

D’autres confondent le Berry et Berry-au-Bac (entre Laon et Reims) et s’étonnent que je puisse déjà passer le « Bac » alors que récemment je viens juste de passer le Chertificat d’Etudes Picard. Tiens ! Avec tout l’humour qui suinte de Picardie, personne n’a pensé au béribéri !…

SNCF-Voyages sur internet pour un trajet Longueau-Vierzon le 11 juillet

On me parle de Teoz, d’Intercités, de TER, etc…Je n’y comprends rien. On me propose même un aller Longueau-Paris avec un changement à Arras !

Finalement je choisis =

Longueau – Paris via Breteuil-Embranchement : 9h41 – 11h20 avec 10mn de changement

Paris-Austerlitz – Vierzon : 12h48 – 14h26

Le Torticar de Picardie (version autocariste 2011 du tortillard)

J’ai depuis longtemps abandonné l’idée de prendre le train à la gare d’Amiens avec sa ferrière (pardon à tous les villages de ce nom). Il y est désormais impossible de garer sa voiture deux ou trois jours le temps d’une excursion hors Picardie. Je choisis donc le départ à la gare de Longueau. On est lundi 11 juillet au matin et j’y arrive vers 8h30 (rappel : mon train part à 9h41). Deux guichets dont un seul « apparemment » ouvert. Trois personnes devant, les guichets automatiques hors service et plus de 30 minutes d’attente !

Enfin mes billets, un billet Longueau – Breteuil Embranchement et un billet Breteuil-Vierzon.

Je composte le premier billet et je remarque le terme « Autocar »… Tiens, on ne dit plus autorail mais autocar maintenant… direction Voie 1.

Les panneaux indiquent la Voie 1 juste à côté de la gare. C’est un arrêt de bus d’Amiens Métropole et son couloir de bus goudronné !… Ce n’est pas une erreur… Le trajet Longueau-Breteuil se fera en autocar ! Vers 9h15, un bus arrive. « Tiens, il est en avance ! » Non, c’est celui de l’horaire d’avant, il a 30 minutes de retard ! Je demande au chauffeur si je peux le prendre même si j’ai un billet avec un départ à 9h41. « Ben oui, vous arriverez en avance à Breteuil-Embranchement ! » Je monte et une ambiance conviviale entre voyageurs, au vu de l’incongruité de la chose, s’installe. « Vous pensez qu’on arrivera à l’heure à la Gare du Nord ? » – « Je ne sais pas, si déjà on arrive à Creil, au moins on pourra prendre le RER… sinon peut-être qu’ils nous emmènent à ch’décoloèr ed Roissy ?! – Rires »

Départ de Longueau puis une route sinueuse, dangereuse à chaque croisement avec un véhicule … Une petite visite non prévue des poéyis de Picardie….

Boves (passage sous la voie ferrée Amiens-Paris) – Fouencamps- Dommartin (passage sous le pont de la voie ferrée Amiens-Paris) – Remiencourt – Ailly / Noye (arrêt à la gare pour récupérer quelques voyageurs) – Chirmont – Esclainvillers – Quiry le Sec – Rouvroy les Merles – Tartigny – Breteuil Embranchement.

Il est 10h05 quand nous arrivons à la gare de Breteuil-Embranchement. (Rappel : train à Breteuil à 10h30) Deux trains sont à quai. « On » nous indique celui de gauche. Tout le monde s’installe… C’est bon ! Les panneaux électroniques dans le wagon indiquent le parcours et le temps de trajet avec un arrêt à Saint-Just et à Creil. Installation des bagages aux endroits prévus, on défait les manteaux, etc… Cinq minutes d’attente et d’un coup, on nous apprend que c’est le train d’en face qu’il faut prendre pour aller à Paris ! Branle-bas de combat… On remet les manteaux ou on reprend les bagages, on traverse le quai et on s’installe dans l’autre train…Le reste du trajet jusqu’à Vierzon s’est bien passé … Ouf !

L’arrivée à Gièvres

Sur le parcours, je découvre des maisons en craie et brique rouge très ressemblantes à celle de Picardie à un détail près, le chainage droit des fenêtres et portes est alterné de briques et de pierre, celui de Picardie est soit en briques ou en pierres et à l’occasion en harpe. Les murs sont faits ici de moellons de calcaire recouvert de mortier.  C’est un paysage de forêts à perte de vue avec des quênes pi des gueuguiers, les frênes y sont quasi absents. C’est à la frontière historique entre le Berry et la Sologne, entre Mennetou sur Cher et Selles sur Cher.

Là, juste au bord du canal du Berry, Jaugy sera mon lieu de villégiature.

Les cèdres cachent la merveille et au détour d’un chemin, c’est le château de Jaugy que je découvre. Un château de la fin du 19ème siècle de style Néo-Renaissance bâti à l’emplacement d’un prieuré.

Jaugy

Mon séjour sera berché des éclats de rires d’une âme russe, retraitée d’un célèbre quotidien américain et des pensées calligraphiées d’un philosophe afghanistanais. La famille Coquinoville fera mes soirées en osthéopathie, crapaud et cobaye. J’ai même rencontré là celui qui a réparé les clins en bois de la maison de Tchotchotte à Amiens.

Le parc du château, c’est 18 hectares … des cèdres dont un vieux de plus de 400 ans, un séquoia, des mahonias qui poussent dans les sous-bois…

Le canal, c’est une ligne de noyers vers l’infini et qui surplombent le Cher (la rivière) de plus de 20 mètres. E.T., le chat, sera le roi des réveils et des caresses.

Le retour

Un discret aperçu d’une maison solognote à la sortie de Romorantin et me voilà sur l’autoroute. Au niveau d’Orléans, la Loire descendait des deux tours de la cathédrale. Et là, surprise !, à l’aire de repos Orléans-Gidy de l’A71, le lieu-dit s’appelle « Bois Picard » !

Entre Artenay et Etampes, je milais à gauche pour voir les tours de la cathédrale de Chartres mais la Beauce n’est pas si plate que çà ! A la sortie de l’A10, comment éviter chés quatorejuyétrie avec Chés Camps à Lysée pi ch’défilé de ch’tchot Nain pi Versailles !? Traversée par Conflans-Ste-Honorine, Cergy-Pontoise pi d’un coup, une pancarte « Amiens » !!! Remontée par l’A16 et arrivée à Amiens… le JDA, le journal municipal d’Amiens, m’attendait dans la boite aux lettres avec un article sur ch’Bédouf, le beffroi d’Amiens, symbole de liberté communale.

Oui, j’étais libre pendant 4 jours.

Tiodave

MOTS PICARDS

inforché : débordé, stressé

prangère : sieste, sommeil

busiage : réflexion, pensée

chorchèle : sorcière

bibache : moustique

décoloèr : aéroport

poéyis : village

quêne : chêne

gueuguier : noyer

bercher : bercer

miler : surveiller, regarder

quartorjuyétrie : 14 juilleterie

Chés Camps à Lysée : Les Champs-Elysées

Ch’tchot Nain : Nicolas Sarkozy appelé aussi ch’Cayen (le petit coq) par les picardisants

Ch’Bédouf : Beffroi d’Amiens sinon « béffro » pour les autres villes

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